Le mot de la pasteure
Dieu bénit le septième jour et le consacra car il avait alors arrêté toute l’œuvre que lui-même avait créée par son action.
(Gn2, 3)
Voici qu’après une année scolaire souvent bien chargée, nous entrons dans ce temps béni de l’été, avec pour beaucoup des moments de congés, des moments de détente, des rêves d’autre chose, des soifs de nature…. Pourtant si, dès la Genèse, la Bible prévoit un temps de repos sacralisé, répondant à un besoin profond de l’humanité, force est de constater que, dans nos sociétés, le respecter est un combat permanent.
Le jour de repos hebdomadaire existe dans presque toutes les civilisations, dès l’antiquité. Mais en France, il n’est un droit pour tous inscrit à la législation du travail que depuis 1906. Cet article de loi stipulait en outre que ce jour serait le dimanche. Aujourd’hui, force est de constater que ce droit est régulièrement « rogné », avec de plus en plus d’ouvertures de commerces, d’usines ou autres services.
Les congés payés pour tous sont apparus en France en 1936, suite à une longue lutte des travailleurs. Mais il est des pays où ce droit n’existe pas encore. Ou bien, s’il existe, il est « de bon ton » d’en faire cadeau, au moins en partie, à l’employeur, sous peine de voir sa carrière entravée.
Mais il y a d’autres facteurs sociaux qui limitent les bienfaits de ce temps sabbatique hebdomadaire ou annuel. En particulier, une sorte d’injonction à rentabiliser son temps, à l’occuper à des choses utiles, édifiantes… Bref, même en repos, il y a obligation tacite de résultat : il faut voir telle ou telle personne, il faut visiter tel ou tel site, il faut faire x heures de sport,… Non pas que tout ceci soit à proscrire, mais s’en faire une obligation revient à en faire une source de stress qui pourrait en altérer les bienfaits.
Et si nous prenions le temps de ne pas être esclaves du temps ? Et si nous renoncions à nous mettre des objectifs, pour accueillir ce qui vient, ce qui se présente à nous ? Et si nous renouions avec la contemplation, la prière, la paix du cœur, la rencontre gratuite, le jeu, le rire pour rien, sans se faire de tout ceci une obligation de plus bien sûr ?! Sacraliser ce temps, c’est peut-être tout simplement se laisser le droit de le vivre en Dieu, c’est-à-dire le vivre gratuitement, en savourant ce qui nous est donné. Et si nous laissions la vie de Dieu habiter ce temps, habiter chacun de ses instants ?
Bon été à tous !