Le mot de la pasteure
Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?
(1 Jn 5,5)
Il y a un vieux dicton qui dit : « Noël au balcon, Pâques au tison ». Il semble se vérifier cette année, du point de vue météorologique, avec ces températures très fraîches que nous connaissons cette semaine. Mais n’est-ce pas aussi dans notre monde et dans nos cœurs qu’il fait froid ? Guerre, risques environnementaux, fractures sociales, montée des fondamentalismes destructeurs du vivre ensemble… difficile aujourd’hui de se réchauffer le moral. Pourtant, la nature renaît, comme chaque année, avec une fidélité inébranlable : fleurs, bourgeons, jours qui s’allongent. Alors, ne peut-on pas chercher aussi les prémices de notre salut et du salut du monde ? C’est le message de pâques, que nous avons à nous réapproprier chaque année. Il y a une incroyable espérance qui nous est proposée. La résurrection contient une promesse de vie plus forte que toute forme de mort, alors même qu’avec la croix le mal et la mort sont allés jusqu’au bout de leur œuvre de destruction.
Pour nous réchauffer, quoi de mieux qu’un peu d’exercice ? L’apôtre Paul comparait le croyant à un athlète (cf 1 Co 9, 24-27), qui devait persévérer, s’entraîner, mener un combat d’abord en lui-même. Le temps est peut-être venu pour nous d’entraîner notre vie spirituelle pour réchauffer nos cœurs et, tels les athlètes qui transportent la flamme olympique à travers le monde, transporter le message de la résurrection et du salut au monde. Parce que, comme le disait Paul : « Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse ; eux, c’est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable » (1 Co 9,25). C’est notre foi qui réchauffe nos cœurs et le monde, pour y inscrire une lumière impérissable.
Bien sûr, cela commence par nous. Croire en la résurrection, c’est accepter toujours et à nouveau d’aller chercher au fond de nous ce que Dieu y a mis de vivant, oser s’en saisir pour avancer, parfois envers et contre tout. Croire en la résurrection, c’est accepter de nourrir notre foi encore et toujours, par la prière, seul ou avec d’autres, par l’étude de la parole, seul ou avec d’autres, par la vie fraternelle et par le souci de nos frères et sœurs en humanité. Notre foi en Jésus Christ est le moteur de notre engagement dans le monde, pour le réchauffer d’une espérance qui vient de Dieu, pour lui dire et lui redire que le salut est possible, offert, à portée de cœur, à portée d’humanité, à portée de foi, à portée de vie.
Alors, nous pourrons voir les bourgeons de paix et d’amour, les fleurs de justice et de fraternité qui annoncent des fruits et l’été. Parce que, vraiment, qui peut être vainqueur du monde, si ce n’est celui qui croit ? Belle fête de pâques à tous !