RBO n°47 – avril 2023

RBO est un journal paroissial diffusé auprès des membres de la communauté de l'Eglise Réformée de Roanne. Nous n'en publions ici que quelques extraits.

Le mot de la pasteure

Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

(1 Jn 5,5)

 

Il y a un vieux dicton qui dit : « Noël au balcon, Pâques au tison ». Il semble se vérifier cette année, du point de vue météorologique, avec ces températures très fraîches que nous connaissons cette semaine. Mais n’est-ce pas aussi dans notre monde et dans nos cœurs qu’il fait froid ? Guerre, risques environnementaux, fractures sociales, montée des fondamentalismes destructeurs du vivre ensemble… difficile aujourd’hui de se réchauffer le moral. Pourtant, la nature renaît, comme chaque année, avec une fidélité inébranlable : fleurs, bourgeons, jours qui s’allongent. Alors, ne peut-on pas chercher aussi les prémices de notre salut et du salut du monde ? C’est le message de pâques, que nous avons à nous réapproprier chaque année. Il y a une incroyable espérance qui nous est proposée. La résurrection contient une promesse de vie plus forte que toute forme de mort, alors même qu’avec la croix le mal et la mort sont allés jusqu’au bout de leur œuvre de destruction.

Pour nous réchauffer, quoi de mieux qu’un peu d’exercice ? L’apôtre Paul comparait le croyant à un athlète (cf 1 Co 9, 24-27), qui devait persévérer, s’entraîner, mener un combat d’abord en lui-même. Le temps est peut-être venu pour nous d’entraîner notre vie spirituelle pour réchauffer nos cœurs et, tels les athlètes qui transportent la flamme olympique à travers le monde, transporter le message de la résurrection et du salut au monde. Parce que, comme le disait Paul : « Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse ; eux, c’est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable » (1 Co 9,25). C’est notre foi qui réchauffe nos cœurs et le monde, pour y inscrire une lumière impérissable.

Bien sûr, cela commence par nous. Croire en la résurrection, c’est accepter toujours et à nouveau d’aller chercher au fond de nous ce que Dieu y a mis de vivant, oser s’en saisir pour avancer, parfois envers et contre tout. Croire en la résurrection, c’est accepter de nourrir notre foi encore et toujours, par la prière, seul ou avec d’autres, par l’étude de la parole, seul ou avec d’autres, par la vie fraternelle et par le souci de nos frères et sœurs en humanité. Notre foi en Jésus Christ est le moteur de notre engagement dans le monde, pour le réchauffer d’une espérance qui vient de Dieu, pour lui dire et lui redire que le salut est possible, offert, à portée de cœur, à portée d’humanité, à portée de foi, à portée de vie.

Alors, nous pourrons voir les bourgeons de paix et d’amour, les fleurs de justice et de fraternité qui annoncent des fruits et l’été. Parce que, vraiment, qui peut être vainqueur du monde, si ce n’est celui qui croit ? Belle fête de pâques à tous !

Le mot du président

Adapté du rapport moral du président du Conseil presbytéral, présenté à l’assemblée générale du 19 mars 2023

En ce début d’année 2023 […] quand je porte mon regard sur l’année 2022 écoulée, c’est le terme « solidarité » qui me vient à l’esprit. Le dictionnaire en propose la définition suivante : « dépendance mutuelle entre les hommes ». […] A un autre niveau, la solidarité peut être définie comme un sentiment, ce sentiment qui pousse les individus à s’accorder une aide mutuelle. Poussée un cran plus loin, et dans nos Églises notamment, ce sentiment devient vertu lorsqu’il porte à vouloir et à faire du bien aux autres. Elle s’appelle alors « charité ». Solidarité / Charité, deux termes pour évoquer finalement l’amour du prochain, ce commandement que Jésus prend soin d’adosser à celui de l’amour de Dieu en réponse à la question d’un spécialiste des Ecritures venu le tester.

Je ne me prétends pas spécialiste des Écritures, et encore moins juge de la fidélité de notre communauté aux commandements cités, mais je voudrais ici essayer de voir comment se déploye la solidarité / charité/ entraide au sein de notre paroisse.

Parce que j’aime garder le meilleur pour la fin, je vais commencer par nos faiblesses, ces moments où nous avons plus de mal à répondre à l’appel. A un premier niveau, il y a ce qui concerne le cœur de notre communauté : son culte et son temple. Il me semble que, sur le ménage et autres petits gestes autour du culte (assurer l’accueil, préparer la cène, ranger et fermer après le culte, ou assurer une garderie), nous avons une certaine marge de progression. En élargissant le cercle de notre communauté, on tombe sur l’association familiale protestante (AFP), dont le président lance chaque année un appel de plus en plus désespéré pour trouver des personnes prêtes à s’engager dans le conseil d’administration. On pourrait également citer, au niveau du consistoire, l’Entraide Protestante, qui a tout autant besoin de bénévoles. Qu’est-ce qui pourrait nous permettre de répondre à ces appels ? […] Dans chacun des domaines évoqués, des membres de notre communauté répondent bien à l’appel. Mais il nous faut prendre garde de ne pas les laisser seuls porter le fardeau.

Venons en maintenant à ces exemples qui témoignent de la vitalité de la solidarité au sein de notre communauté.

Je vais commencer […] par cette solidarité invisible qui s’exprime dans nos cœurs chaque fois que nous prions les uns pour les autres, que ce soit lors des cultes ou chacun chez soi. Cette solidarité-là, on ne peut la mesurer, ni la quantifier, mais je ne doute pas de sa constance au sein de notre communauté. Il est une autre forme de solidarité qui s’exprime lors de nos cultes. Une solidarité bien visible, parfois sonnante, toujours quantifiable. Je parle des dons que nous collectons chaque dimanche. Je prends soin des les mentionner parce que je n’ignore pas que la question de l’équilibre budgétaire de notre paroisse en préoccupe plus d’un. Je voudrais donc vous remercier pour la solidarité dont vous avez fait preuve une fois de plus en 2022 par vos dons, même les plus modestes. Je m’empresse d’ajouter que cette solidarité financière, nous l’avons également vécue au niveau régional, puisque le montant de notre contribution à la région, pour conséquent qu’il nous paraisse, ne nous ne laisse pas moins dans la situation de bénéficiaires de cette solidarité.

La solidarité de notre communauté est également portée par toutes les personnes qui prennent le temps d’aller rendre visite à des personnes qui ne peuvent se déplacer. Nous avons maintenant une groupe de visiteurs bien actif qui apporte réconfort et joie là où c’est nécessaire. Il y a également la solidarité envers les migrants, avec le groupe Cimade qui a commencé à se former en 2022. Espérons qu’ils seront rapidement e durablement opérationnels. Je note également l’engagement de nos prédicateurs laïques, qui se relaient pour animer le culte une fois par mois, lorsque notre pasteure n’est pas de service.

Ce ne sont là que quelques exemples de l’entraide qui s’exprime dans et à travers notre communauté, qui s’en trouve grandie et enrichie. On pourrait également citer la collecte pour l’Ukraine ou la collecte de jouets pour Noël, et bien d’autres actions encore.

Pour conclure, je voudrais dire que si mon enthousiasme à jouer ma part est parfois ébréché lorsque notre communauté butte sur un des ses points faibles, il n’en est pas moins revigoré à chaque fois qu’elle me donne l’occasion de goûter la réalité de l’amour du Christ dans ses paroles et ses actes. Dans ces moments-là, je me rappelle que le commandement d’amour que Dieu a institué n’est « ni au-dessus de mes forces, ni hors de ma portée ».

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