RBO n°49 – octobre 2023

RBO est un journal paroissial diffusé auprès des membres de la communauté de l'Eglise Réformée de Roanne. Nous n'en publions ici que quelques extraits.

Le mot de la pasteure

Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus.

(2Tm2,1)

 

« Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone »… écrivait le poète Paul Verlaine. C’est vrai qu’après l’été, l’automne s’installe, avec son lot de journées plus courtes, plus maussades, propices à une certaine mélancolie. C’est tellement vrai qu’il y a, sur le plan de la santé publique, un terme pour désigner cet état : « dépression saisonnière », ou « trouble affectif saisonnier ». C’est vrai aussi qu’après la rentrée et son lot de nouveautés qui suscitent un certain enthousiasme, la routine s’installe. Alors, l’automne, une fatalité ?

Paul nous propose une autre voie à travers son épitre à Timothée (dont le nom signifie : celui qui honore Dieu). Et si, au lieu de se laisser gagner par la routine et la tristesse, nous profitions au contraire de ce temps pour nous construire en profondeur ? Nous construire dans la foi, en laissant travailler en nous la grâce reçue. En laissant travailler en nous tout ce qui, pendant l’été ou dans le temps de rentrée nous a désigné cette grâce : nos élans, nos rencontres, les découvertes de notre cœur. Et si, au lieu de la routine, chacune de nos journées devenait une occasion d’entrainer notre persévérance dans la foi, dans l’espérance, dans la charité ? Et si chacune de nos activités devenait une occasion d’approfondir notre apprentissage de nous-mêmes : ce qui nous fait grandir, les combats que nous avons à mener, les chemins qui doivent être les nôtres. La routine a cette vertu de permettre cette installation en profondeur des essentiels qui nous font vivre. La routine est aussi un appel à la persévérance, à l’endurance. La routine peut aussi servir à nous fortifier, à consolider nos projets, à nous consolider, si nous acceptons de la mettre sous la grâce de Dieu. Cela est vrai pour nos vies personnelles comme pour notre communauté. Nous fortifier dans la grâce, à travers nos cultes, nos études bibliques, nos temps de prière, nos échanges, nos réflexions. Nous fortifier dans la grâce en apprenant à accueillir et à construire la paix, l’unité, la bienveillance, la non-violence… toutes ces choses si essentielles qui méritent bien toute notre persévérance et tout ce temps de maturation.

Que Dieu bénisse nos routines, qu’il nous aide à en faire des outils de construction solides de notre vie sous la grâce !

Le mot du président

C’est une rentrée particulière pour les membres de notre Conseil presbytéral, avec à l’horizon la « relève 2024 ». Conformément aux statuts de notre Église, le conseil presbytéral doit être renouvelé tous les quatre ans, et le mandat du conseil actuel arrivera à son terme en 2024. Dans cette perspective, il revient au conseil sortant de discerner et de proposer de nouveaux conseillers et de les présenter à la communauté entière qui ensuite ratifiera ce choix, par un vote en assemblée générale.

Ce discernement auquel sont appelés les conseillers presbytéraux n’est pas une tâche à prendre à la légère. D’ailleurs, pour les membres du Conseil qui sont en position de faire un mandat supplémentaire, la démarche de discernement commence par un moment d’introspection afin de déterminer s’il ou elle se sent toujours en capacité de répondre à l’appel reçu en 2020. Un travail d’introspection qui demande patience, confiance et humilité.

Pour accompagner les conseillers presbytéraux dans cette démarche de discernement, le Conseil régional a édité une petite brochure, dont voici un extrait :

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et institués. Cette parole de Jésus dans l’Evangile de Jean nous rappelle que c’est Dieu qui choisit et appelle ceux dont il a besoin pour son Église. Dès lors, nos engagements ne sont qu’une mise à son service, dans la confiance qu’il agit et dans la recherche de sa volonté comme des dons conférés par l’Esprit. Si l’Église se doit de choisir concrètement les personnes qui pourront l’aider à vivre et témoigner, cette démarche est spirituelle, faite de prière, d’écoute et d’attention. »

Discerner, cela s’inscrit dans le temps, le temps nécessaire pour bien connaître les membres de la communauté et reconnaître parmi eux ceux qui sauront répondre à l’appel de ce ministère collégial. Servir au sein du Conseil demande évidemment d’aimer l’Église telle qu’elle est, ainsi que les personnes qui la composent et l’Evangile qui la fait vivre ; cela requiert également d’avoir le sens de la collégialité, du travail ensemble, de l’écoute des autres, de la discrétion ; enfin, être solidaire des décisions prises et vivre dans la « soumission mutuelle » selon l’Evangile.

Notre communauté est dynamique mais modeste et peine à se renouveler. Dans ce contexte, il faut bien admettre que la tâche de discernement est rendue plus délicate. Néanmoins, avec le soutien de la communauté par la prière au cours des prochains mois, je suis confiant que nous y arriverons.

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